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Portrait d’une résidente à Moulin à Vent

Aujourd’hui, nous rencontrons une jeune fille* qui habite la résidence Moulin à Vent. Nous découvrirons son parcours, sa vision de la crise sanitaire et ses rêves pour l’avenir.

Peux-tu nous parler de toi ?

Je suis née en 2002 en Côte d’Ivoire et j’ai grandi à Abidjan. J’habite à Moulin à Vent depuis septembre 2020 avec mon petit garçon ; on partage le quotidien tous les jours. Il a 20 mois et il est en crèche. Moi je suis en formation SCIN, le temps de trouver un BTS pour la suite. J’hésite entre l’immobilier et le commercial, mais je suis plus tentée par le commerce. Je trouve que le métier est plus vaste et plus intéressant. Vu que j’ai un enfant, je pense que le métier de l’immobilier serait moins adéquat, il faut être disponible quasiment tout le temps.

Pourquoi as-tu choisi la résidence Moulin à Vent ?

J’ai quitté Annecy parce que dans la résidence où j’habitais il n’y avait pas d’accueil mère-enfant. Le père de mon enfant était à Lyon, à l’Association Popinns. Il m’a donné le numéro de téléphone de l’Association et je leur ai expliqué ma situation. J’ai eu au téléphone un monsieur très compréhensif, il m’a beaucoup aidée. Je me sens bien ici, la résidence est très bien, très tranquille, j’ai mon propre studio avec coin cuisine, tout équipé.

Où te vois-tu d’ici 5 ans ?

D’ici 5 ans ? J’aime bien me projeter et rêver de l’avenir, je suis comme ça !… Quand je suis arrivée à Moulin à Vent, ma situation était très complexe. Mais tout est rentré dans l’ordre parce que les professionnels ici sont très à l’écoute. En même pas 6 mois ma situation s’est débloquée !

Pour l’avenir, eh bien j’ai fait ma demande de logement, je veux partir avec mon fils dans mon propre appartement et laisser ma place à d’autres mamans, pour donner une chance à d’autres personnes.

Les membres de l’équipe ici, nous aident à nous battre, nous encouragent à ne rien laisser tomber.

C’est quelque chose que j’ai compris très vite ! Ils nous aident pour toutes les démarches de logement, de formation, de recherche d’emploi… En même temps, ils nous apprennent à être autonomes. Depuis que je suis là, ils m’ont toujours tendu la main, et j’ai saisi ma chance.

Mon but, dès que j’aurai mon BTS, c’est de postuler dans un petit magasin. L’idée est de me faire une place pour ensuite évoluer vers des postes de responsabilité. Il faut avoir de la patience et je ne suis pas pressée ! J’y vais lentement mais sûrement.

Comment as-tu vécu cette dernière année ?

Pendant le confinement j’étais à Annecy. Deux mois à vrai dire enfermée dans mon appartement. Etant donné que j’étais encore mineure, les éducateurs ne nous laissaient pas sortir. Ça a été très difficile. Et surtout, comme il n’y avait pas d’accueil mère-enfant à la résidence où j’habitais, j’ai été séparée de force de mon petit, qui a été placé dans une pouponnière. C’était le plus stressant, le plus compliqué pour moi, surtout parce que parfois il était malade et je ne pouvais pas aller le voir…

Du coup, j’attendais. J’étais enfermée, je ne voyais quasiment personne, à part par téléphone et par appel vidéo. C’est là où je me suis rendue compte que le contact humain est vraiment essentiel. Sans ça on ne s’en sort pas. Heureusement, aujourd’hui, que la crise dure ou pas, j’ai mon petit à côté de moi.

En attendant, je m’occupais avec la télé, un peu de sport dans l’appartement… Parce que le confinement nous a fait prendre du poids, franchement ! Parfois, les éducateurs venaient nous voir, prendre un thé et discuter, mais c’était court, quelques minutes seulement. Je faisais des appels vidéo avec mes amis, ma famille, je sortais juste à côté de la résidence pendant une heure par jour. Du coup, j’ai hâte de faire des sorties avec les équipes de Moulin à Vent ! Je veux surtout aller au lac, bronzer… Ou encore mieux, partir à la plage !

Qu’est-ce que tu as appris sur toi pendant le confinement ?

Beaucoup de choses ! 

La première, c’est l’importance du contact humain. Surtout la présence de mon fils. Je n’avais aucun contact physique avec lui et quasiment avec personne d’autre, à part dans le monde virtuel, c’était comme si on était des robots. La vie était trop bien avant tout ça !

Tu sais, moi, en arrivant ici à Moulin à Vent, je ne voulais pas me faire des amis, mais j’ai vite changé d’avis et je me suis rendu compte de l’importance d’avoir quelqu’un à qui parler, partager des choses.

J’étais très en colère pendant le confinement. On perd, en plus du contact humain, sa routine, sa liberté… On ne se rendait pas compte de l’importance de ces petites choses. Avant, on faisait des caprices. Parfois, on ne voulait pas sortir. Aujourd’hui, on saisit toutes les occasions. Même 15 minutes ça suffit pour se détendre ! En ce qui concerne mes amies, j’ai remarqué qu’avant la crise, l’on se disputait parfois pour un rien du tout. Pendant le confinement, je me suis donc réconciliée avec toutes mes copines ! J’étais très renfermée sur moi, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas !

Ma mère est en Côte d’Ivoire et on s’appelle tout le temps. Pendant la crise, toute la planète a été touchée mais il faut rester optimiste. Je veux aller en Côte d’Ivoire l’année prochaine et j’espère que ça va aller d’ici là.

Un mot pour l’équipe de Moulin à Vent ?

Ils sont bienveillants, ils sont à l’écoute et surtout ils nous aident beaucoup. Au début, quand je suis arrivée, trouver une formation n’a pas été chose facile mais et ils m’ont aidé à la trouver. Nous sommes tout de même très autonomes. Si j’ai besoin de quoi que ce soit, ils sont là. C’est sûr que ce n’est pas dans toutes les résidences que ça se passe comme ça !

Quand j’ai été séparée de mon fils, j’étais si désespérée que j’ai appelé l’Association et ils n’étaient pas obligés de me répondre aussi vite. Pourtant ils m’ont aidée.

Si je peux laisser un mot à l’équipe de Moulin à Vent, c’est pour leur dire merci. Sans eux, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. Que ce soit le directeur, les éducateurs, les gens qui s’occupent de la maintenance, les gens de l’accueil, tous. Je souhaite qu’ils continuent dans cette lancée, ils aident beaucoup d’autres jeunes.

Merci, juste ça.

* La résidente a souhaité rester anonyme.

Découvrez l’Association Popinns et la résidence Moulin à Vent !